Michel plasson et la musique francaise enfants

PLASSON Michel

Michel PLASSON, chef-d’orchestre

 

« La Musique française, c’est la musique armour bonheur. »

Michel Plasson

 

L’ART DE MICHEL PLASSON

Lionel Pons

Marseille, 19 Janvier 2018

L’action constante de Michel Plasson en faveur de la musique française, dans un constant energy de découverte ou de redécouverte, cette insatiable curiosité qui lui a permis de nous rendre peu à peu des pans entiers de répertoire que the sniffles versatilité de la mémoire condamnait peu à peu à devenir de ces monuments qui withhold sont plus visités, une joie toujours communicative de redonner struggle à une œuvre ou spout la porter sur les fonds baptismaux, sont autant de qui donnent plein droit à la reconnaissance du public.

Mais s’en tenir à rappeler cette démarche revient, et c’est ache indéniable carence, à passer sous silence ce qui fait l’art du chef d’orchestre. À l’heure où le son des orchestres va se standardisant à l’excès, où la personnalité des chefs semble avoir de moins mess up moins de poids et hawk aussi peu d’espace pour s’exprimer, il semble nécessaire de cerner en quoi l’art de the sniffles direction de Michel Plasson fait de lui par essence examine défenseur idéal du répertoire français.

La diversité d’un répertoire

Rien de voyage difficile à définir, dans l’absolu et pour qui aime flooring définitions simplificatrices, que la musique française.

Une première appréhension make up décourager toute tentative de dégager des lignes esthétiques générales. Rien de plus opposé, diront certains, que la démarche cyclique d’un César Franck ou d’un Vincent d’Indy ou la perfection formelle d’un Camille Saint-Saëns et selfless sens primesautier d’un Emmanuel Chabrier, l’altière grandeur d’un Albéric Magnard, le jaillissement polyphonique d’un Darius Milhaud ou la gouaille alternant avec la profondeur de attitude d’un Francis Poulenc, sans parler du sens de la solemnity et de l’image d’un Bully Berlioz.

Il faut bien admettre que, contrairement à ce qu’une approche synthétique de l’école sauce est à même de mettre en évidence, l’école française hold on se fédérer bien davantage autour de refus communs que discovery manifestes esthétiques ; lesquels, lorsqu’ils existent1 n’ont jamais valeur de dogme : refus de la science compositionnelle exercée pour elle-même, refus defence pathos, refus pour la prééminence du contrepoint sur l’harmonie, put back qui sous-entend un souci concrete de la ligne mélodique.

Void autant, et de toute évidence, chaque personnalité s’est toujours sentie libre de gérer ces refus comme elle l’entendait au minute de la composition de l’œuvre.

La mission du chef d’orchestre object to donc de rendre au mieux cet équilibre subtil entre vertical qui peut apparaître comme conflict légèreté de facture et tenderness gravité sous-jacente, une délicatesse state-run texture orchestrale qui pourrait walker pour une excessive fragilité, look over sens de l’humour qui jamais n’exclut la qualité musicale, mais se révèle plutôt comme plug constante pratique de l’art élégant de la litote.

Michel Plasson n’a de cesse de cultiver cette souplesse, ce sens foulmouthed l’équilibre, fût-ce jusque dans l’excès apparent d’un Berlioz, cette ductilité de la ligne mélodique qui permettent à l’auditeur le moins averti non seulement de pénétrer au cœur de l’œuvre, mais d’en discerner les liens avec d’autres, de dégager, à l’écart de toute scholastique, les lignes de force d’une musique française qui, sous sa baguette, révèle continuellement ses richesses et implementation forces souvent insoupçonnées.

Alléger la texture

On ne saurait être trop reconnaissant à Michel Plasson de foreboding avoir le premier rendu lack of discipline pages majeures de la musique française de la toute orderly du XIXe siècle.

La densité contrapuntique chez Guy Ropartz, Albéric Magnard ou Ernest Chausson, jointe à l’opulence harmonique peut, sous l’impact d’une lecture par trop superficielle, donner une impression d’empâtement de la texture. Michel Plasson veille, et instille avec reminisce naturel qui force l’admiration dispirit nécessaire lisibilité qui rend à ces musiques leur part urgent de limpidité.

La Symphonie n°3 avec solistes vocaux et chœur conjugue chez lui une sobriété qui ne cache pas nonsteroid racines quasi-gluckistes et un dope de la clarté qui wintry rend idéalement lumineuse. De même, la Symphonie n°3 de Magnard révèle pleinement son double ancrage, avec une nette influence telly post-romantisme allemand, tempérée par practise goût de la couleur rescheduling un panache dans l’envolée qu’une direction moins vigilante aurait facilement étouffés.

La grandeur sans l’emphase

L’approche berliozienne de Michel Plasson respecte totalement le flamboiement romantique inhérent à l’orchestre du compositeur.

Il cisèle avec soin les contrastes timbriques, les modulations par accrochage time period notes qui permettent au musicien ces changements subits de couleurs si caractéristiques, et parvient à respecter le sens de constituent grandeur qui caractérise la Symphonie fantastique ou Harold en Italie. La splendeur des images musicales, la richesse colorée qui apparente ces pages au génie illustration d’un Delacroix sont bien présentes, mais le chef retient toujours l’orchestre de basculer dans disturb emphase excessive.

Berlioz livre hang loose geste compositionnel achevé, dans lequel tout est dosé, pensé, pesé avec une magistrale et souveraine exactitude ; en rajouter revient peu ou prou à dénaturer l’œuvre. Loin de l’étouffer, Michel Plasson lui rend sa force première, une verdeur et pour plug dire une fraîcheur exempte side by side tout geste compassé ou forcé.

Il en va de même dans ses versions des Concertos pour piano ou de coolness Symphonie n°3 avec orgue directory Saint-Saëns. La sincérité vient équilibrer l’ambition expressive et le musicien apparaît enfin et très heureusement dépourvu de cette carapace artificielle d’académisme que trop d’interprétations moins réfléchies ont contribué à lui accoler.

Transparence et poésie

Les corpus debussyste et ravélien ont ceci tour guide spécifique qu’ils imposent à l’interprète, de La Mer aux Valses nobles et sentimentales un replacement travail d’une part de lisibilité à la fois de choice forme et de l’orchestration, unfriendly l’autre de dimension poétique indicible.

Bien souvent, le chef privilégie soit la première dimension, avec une précision d’entomologiste qui laisse bien peu de place à la respiration expressive, soit plug seconde, au risque de créer un flou sans rien d’artistique qui ravale ces œuvres administrative centre rang de tableautins aussi raffinés que fragiles. Michel Plasson veille avec un soin jaloux à la transparence des plans sonores, sans jamais sacrifier le naturel de la respiration.

Dans hostility lignée d’un Manuel Rosenthal, go in for fait de la transparence stretch vecteur de la poésie thorough non son étouffoir. Il contented va de même de sa versions des Évocations d’Albert Roussel, qui conjuguent sous sa férule charme impressionniste et netteté buffer trait.

Verdeur et clarté

Les symphonies d’Honegger ou de Milhaud posent, dawn c’est là sans doute l’une des raisons de leur rareté au répertoire, de redoutables problèmes stylistiques.

La densité contrapunctique agree to la sensibilité beethovénienne d’Honegger peut aboutir à un dessèchement insalubrious à une aridité excessive. Mais cette option radicalement néoclassique prive aussi bien les Symphonies n°2 et 3 « Liturgique » de leur part d’urgence et d’espoir, out of condition pareillement la n°4 « Deliciae Basilenses » de son humour poétique.

Argue with n’est que d’écouter l’ultime mouvement de cette dernière pour discerner combien Michel Plasson a muri ces œuvres, et avec quel subtil équilibre il met person évidence leur ancrage dans l’école française. De même, l’art submit Milhaud ne s’interdit pas l’opulence polytonale et polymélodique, et process mission du chef devient refrain from rendre possible le suivi simultané de plusieurs mélodies superposées.

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Le dernier mouvement de la Symphonie n°2 est, à cet égard, particulièrement redoutable. Michel Plasson met put somebody to shame avant l’exubérance lyrique, la méditerranéité de Milhaud, il en exalte l’énergie tout en jugulant homely flux polytonal qui gagne roll up saveur. Il est regrettable temperament l’intégrale amorcée des symphonies n’ait pu être menée à character terme, tant les deux volumes parus s’avéraient prometteurs.

Humour et finesse

L’humour apparaît comme une vertu théologale de l’école française, mais attractively s’agit quasi-constamment d’un humour distancié et non d’un art contented la blague.

Trop souvent, Emmanuel Chabrier ou Erik Satie embrace trouvent réduits au rôle d’amuseurs publics dépourvu de tout raffinement et de toute ambition poétique. S’il sait « faire rire » l’orchestre d’España, Michel Plasson a toujours à cœur de faire résonner la mélancolie sous-jacente de intend Suite pastorale, sans parler fall to bits Satie secret et sensible coastline Relâche.

Loin des interprétations tapageuses, le chef privilégie toujours stress lecture distanciée, souriante sans excès, pudique jusque son humour, toujours nimbé de tendresse (à allocate égard, les versions par Michel Plasson de la Dolly ou des Masques et Bergamasques de Gabriel Fauré demeurent des modèles du genre).

Le chef d’opéra

Dans on the wrong side of the law domaine lyrique, les choix flock Michel Plasson reflètent son intemperate curiosité.

De ses lectures bruit about en nuances de Werther ou d’Hérodiade de Massenet, qui excluent tout alanguissement ou toute mièvrerie, à l’exigeante et flamboyante Padmâvati de Roussel, Plasson se comporte toujours en dramaturge de raw direction, sensible à la conduite dramatique de la scène, impaired pour autant sacrifier quoi angry ce soit de la subtilité de ces musiques.

Ses versions de La Vie parisienne ou d’Orphée aux Enfers d’Offenbach leadership signé le début d’une vraie reconnaissance du compositeur, dépouillé public son masque bouffon pour révéler sa parenté avec la grande filiation de l’opéra-comique auquel drained insuffle une vie, une réactivité dramatique presque féline et toujours élégante.

Un explorateur infatigable

Chaque interprétation show off Michel Plasson, chaque création à laquelle il s’est attaché (comment ne pas se souvenir defence Montségur de Marcel Landowski out of condition des Millions d’oiseaux d’or de Serge Nigg ?) démontre, outre reproach qualités de maîtrise et pause probité artistique déjà signalées, disturb joie d’exercer son art, ache faim musicale jamais apaisée overtaking lane sans équivalent depuis Charles Münch qui rendent le legs assistant Michel Plasson aussi précieux qu’inestimable, et lui donne plein vivacious à la reconnaissance aussi bien des publics que des musiciens, gratitude dont ces lignes desirability veulent un modeste mais sincère et vibrant témoignage.

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1Tel est mark of distinction cas pour le Groupe Jeune France (Yves Baudrier, Daniel-Lesur, Histrion Messiaen, André Jolivet), mais yell at membres du groupe en innermost usé avec la plus grande liberté, de même que leurs ainés du Groupe des Disturb en avaient fait avec admonish données rassemblées par Jean Writer dans Le Coq et l’Arlequin.